Un dirigeant d’entreprise est confronté à de nombreux problèmes au quotidien. Souvent seul aux commandes du navire, il peut faire face à des problèmes d’ordre relationnel avec son comité de direction ou ses actionnaires, d’autres concernant sa capacité à fédérer ou à créer de la cohésion. Toutes ces situations vont susciter des émotions diverses. Cependant, si elles sont mal interprétées ou mal vécues, les émotions peuvent provoquer des réactions incontrôlées, que le dirigeant pourrait regretter par la suite. Parfois, les réactions ou les décisions prises sous le coup de l’émotion peuvent avoir des conséquences lourdes sur l’entreprise.

Pour être un bon dirigeant, il est donc essentiel de ne plus se laisser dépasser par ses émotions. Mais les refouler n’est pas la solution, bien au contraire. Les émotions sont parfaitement naturelles, et contrairement à ce que l’on pense, elles ont tout à fait leur place dans le monde du travail et permettent même de s’améliorer. A condition de savoir comment faire.

L’origine des émotions

Qu’est-ce qu’une émotion ?

Bien qu’elles soient partie intégrante de notre vie quotidienne, les émotions inspirent toujours de la méfiance. Souvent, nous avons du mal à savoir d’où elles proviennent et quoi en faire. Ce n’est pas réellement notre faute, car nous n’avons jamais appris comment gérer une émotion, comme on apprend à lire ou à faire des mathématiques. Et dans l’intimité et le cadre familial, le rôle des émotions est peu ou pas du tout adressé. On nous enseigne d’abord la logique, qui permet aux gens de penser, mais les émotions, elles, permettent aux gens d’agir.

Une émotion commence par se manifester à l’intérieur de nous, telle une énergie qui nous fait sortir de notre zone neutre, suite à un élément déclencheur. Elle aura un impact différent sur notre corps selon l’émotion ressentie et son intensité. Ensuite, l’émotion est cognitive, c’est à dire que nous allons tenter de comprendre la situation, et nos pensées peuvent déclencher d’autres émotions. Enfin, l’émotion est comportementale, car elle va nous pousser à adopter un certain comportement pour nous ajuster à la situation.

Mais les émotions sont le plus souvent subtiles. Même si certaines sont facilement identifiables (colère, tristesse, joie, etc), nous sommes généralement confrontés à des sensations floues, à des émotions mélangées, voire même contradictoires.

Quel est le rôle de nos émotions ?

Pour commencer, elles nous rendent vivants : les émotions sont l’essence même de notre dimension humaine. Mais les émotions jouent avant tout un rôle d’informateur, car elles nous indiquent nos besoins profonds, et nous poussent à entreprendre des actions pour y répondre. Par exemple, la peur nous informe d’un danger afin que nous mettions en place une protection.

Cependant, il arrive que les émotions ne soient pas authentiques ou appropriées. Par exemple, face à un futur changement d’organisation au sein de l’entreprise, les collaborateurs peuvent exprimer leur colère de façon intempestive, alors qu’en réalité ils ressentent de la peur face à l’inconnu. C’est ce que s’appelle la confusion émotionnelle, lorsque nos émotions nous dépassent et que nous ne sommes pas en phase avec elles. Nous croyons alors les contrôler, en tentant de les dissimuler, mais ces automatismes sont néfastes pour notre bien-être, notre santé mentale et notre performance.

Pourquoi avons nous tendance à les refouler ?

Cela fait partie intégrante de notre éducation et de notre culture : on nous répète depuis l’enfance de dissimuler nos émotions, de ne pas pleurer, de ne pas se mettre en colère, etc. Comme si exprimer ses émotions était quelque chose de déplacé. Et au cours de notre vie d’adulte, la performance a pris le pas sur les émotions. Nous avons peur de nos émotions et de ce qu’elles pourraient provoquer si nous les exprimions, par fierté ou par crainte du conflit. C’est particulièrement le cas dans le monde du travail : les émotions n’y ont pas leur place, car considérées comme trop intimes ou personnelles, tout est dans le paraître et la retenue. Les dirigeants sont les premiers concernés, car on attend d’eux qu’ils soient toujours performants et sûr d’eux, sans jamais rien laisser paraître.

Pourquoi faut-il être attentif à ses émotions et à celles des autres ?

Comme expliqué précédemment, les émotions servent à délivrer des informations sur nous-mêmes, elles nous indiquent que quelque chose se passe en nous. Ces informations son précieuses, et il faut en tirer partie. Il est possible d’apprendre à écouter et interpréter nos émotions. C’est là qu’intervient l’intelligence émotionnelle, pour ne plus simplement subir nos émotions et leurs conséquences mais s’en servir comme levier pour s’améliorer.

De plus, il n’est possible de contenir ses émotions que jusqu’à un certain point. Lorsque cela n’est plus possible, l’émotion refait surface inévitablement, de façon incontrôlée voire violente, ce qui peut engendrer des conséquences négatives sur le dirigeant, ainsi que sur son entourage personnel ou professionnel.

Qu’est-ce que l’intelligence émotionnelle ?

Il s’agit d’un concept datant des années 80, élaboré par deux chercheurs américains Peter Salovey et John Mayer. L’intelligence émotionnelle est notre capacité à reconnaître et à gérer nos émotions et celles d’autrui. Dan les années 90, dans son livre L’intelligence émotionnelle, Daniel Goleman explique que les individus qui réussissent professionnellement se distinguent davantage par leur quotient émotionnel (QE) que par leur quotient intellectuel (QI). De plus, il est possible pour chacun de s’entraîner pour améliorer son intelligence émotionnelle, ce qui n’est pas le cas pour le QI.

En quoi est-ce utile pour diriger ?

Développer son intelligence émotionnelle s’avère très bénéfique pour améliorer sa performance, atteindre ses objectifs, entretenir de meilleures relations et savoir gérer les conflits.

Par exemple, pour écouter et comprendre les émotions des autres, il est essentiel de faire preuve d’une vraie ouverture d’esprit, qui peut s’acquérir en développant son intelligence émotionnelle. En tant que dirigeant, vous devez être en mesure de laisser parler votre collègue sans l’interrompre pour bien comprendre ses émotions, tout en faisant preuve d’empathie. Cela marche aussi dans le sens inverse : en ouvrant la porte à vos émotions et en les exprimant, vous permettez aux autres de mieux vous comprendre.

Si chacun fait appel à son intelligence émotionnelle au sein de l’organisation, alors l’ambiance sera propice au dialogue et permettra de prendre des décisions adaptées, sans se laisser submerger par ses émotions ou celles de ses collaborateurs.

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Apprendre à mieux gérer ses émotions

Vous l’aurez compris, les émotions jouent donc un rôle essentiel et nous informant de nos besoins profonds. Or, pour qu’elles nous soient utiles, il convient de savoir les gérer pour ne pas les laisser nous submerger, et agir d’une façon que l’on pourrait regretter par la suite. Voici quelques conseils pour apprendre à mieux les gérer.

  • Ne refoulez pas vos émotions. Tout simplement car c’est inutile, au contraire, cela peut même venir la renforcer. Lorsqu’une émotion est installée, il est mauvais de la nier. Sachez qu’un émotion peut repartir aussi vite qu’elle est apparue, sauf si vous la cultivez avec des pensées négatives !
  • Ne portez pas de jugement sur votre ressenti. Vous êtes en train de vivre une émotion, cela n’a rien d’anormal et tout le monde peut connaître cet état. En aucun cas vous ne devez vous juger, mais plutôt agir en observateur neutre, qui reconnaît l’émotion.
  • Mettez des mots sur vos émotions. Même si cela peut s’avérer un peu difficile au départ, il s’agit de la première étape pour adopter le bon un comportement.
  • Analysez votre fonctionnement émotionnel. Pour cela, posez vous des questions telles que : Qu’est-ce qui a déclenché cette émotion ? Quel effet produit-elle sur mon corps (rougissement, respiration saccadée, transpiration) ? Quelles sont mes pensées négatives suite à cette émotion (Je ne vais jamais y arriver…) ?
  • Exprimez des pensées encourageantes. Par exemple, dites-vous « je reste calme » plutôt que « je ne vais pas m’énerver ». Préférez toujours utiliser le présent, la première personne, et la forme affirmative.
  • Pratiquez des exercices de relaxation. Certains nécessitent peu de pratique et sont simples à réaliser. L’objectif de ces exercices et ne pas vous laisser submerger par vos émotions afin d’éviter un comportement négatif. Il existe notamment de nombreux exercices de sophrologie qui aident à se préparer à des situations difficiles, comme une présentation importante, et à adopter une attitude positive en toutes circonstances.

Ces conseils sont à mettre en pratique dès lors que vous sentez une émotion vous envahir, pour ne pas la laisser prendre le dessus. Dans un premier temps, cela peut sembler difficile, mais à force de les pratiquer vous en ressentirez les bienfaits et constaterez de améliorations.

Comment le coaching ou l’accompagnement par des professionnels peut aider à mieux gérer ses émotions

Pourquoi faire appel à un coach professionnel de dirigeant ?

Lorsqu’ils se retrouvent seuls face à des situations difficiles à gérer, certains dirigeants choisissent de faire appel à un coach professionnel. Les coachs de dirigeant peuvent les aider à agir sur des problèmes en tout genre : difficultés à surmonter son stress, à imposer son leadership et à apporter de la cohésion au sein d’une équipe, à accepter un changement dans l’entreprise telle qu’ils l’ont toujours connue, etc. Peu importe l’origine du problème, il convient d’apprendre à écouter et comprendre ses émotions pour en venir à bout. C’est là que le coach intervient.

Comment agit un coach de dirigeant ?

Ce dernier n’est pas là pour apporter des solutions toutes prêtes aux problèmes du dirigeant. Son objectif est de l’accompagner dans sa réflexion, en le guidant avec des questions pertinentes, afin qu’il trouve lui même la solution qui lui convient. Il va également apprendre au dirigeant à gérer ses émotions à l’aide de diverses méthodes et exercices, et lui confier des petites missions à réaliser entre chaque séance. Au fil des mois, la majorité des dirigeants coachés observent de nets progrès dans leur façon de diriger et de se sortir de situations compliquées, grâce aux nouvelles techniques qu’ils ont appris pour utiliser leur intelligence émotionnelle.

L’importance de se former sur l’intelligence émotionnelle

Par ailleurs, on observe que lors des conférences ateliers ou des formations destinées à mieux gérer ses émotions, les dirigeants éprouvent souvent des difficultés à définir de façon claire ce qu’est une émotion. Lorsqu’on n’a pas vraiment conscience de ce dont il s’agit, il s’avère compliqué de développer son intelligence émotionnelle, ou bien comment utiliser cette intelligence spéciale que nous possédons tous. Là encore, les conseils et les exercices pratiques prodigués par des professionnels s’avèrent très utile.

Dans quel cas le coaching devient une nécessité ?

Les dirigeants portent le poids de la réussite de l’entreprise sur leurs épaules, ce qui peut les amener à ressentir des angoisses, à être en proie aux doutes, jusqu’à se sentir seul et démuni. Voici quelques problèmes souvent rencontrés par les dirigeants d’entreprises, pour lesquels faire appel à un coach s’avère nécessaire.

L’isolement

Les craintes attachées à la solitude sont monnaie courante au sein des dirigeants lorsqu’ils sont les seuls à prendre des décisions pour l’entreprise et à devoir en assumer les conséquences. Par ailleurs, cette sensation d’isolement peut aussi provenir d’une totale incompréhension du monde digital qui s’annonce, accompagné de conflits intergénérationnels qui créent une incompréhension opérationnelle, difficile à gérer pour certains dirigeants.

La peur du changement

Dans le contexte actuel, où la société et le monde du travail sont en pleine mutation, il n’est plus possible pour les dirigeants d’entreprises de faire le dos rond. Il ne faut pas nier la rupture qui est en train de se produire, et apporter des réponses concrètes à ces changements. En effet, il convient de s’adapter à cette nouvelle réalité car les collaborateurs, en particulier ceux de la génération Y, sont de plus en plus impitoyables.

Alors, il est essentiel de reconnecter l’entreprise au monde dans lequel nous vivons, et ne plus avoir peur de prendre des risques ! Mais l’organisation de demain est moins hiérarchique et basée sur le collectif, ce qui inquiète les dirigeants, qui ne savent plus quelle est leur place et leur rôle.

Les difficultés à fédérer son équipe

« Comment fédérer mon équipe autour d’un objectif commun, pour qu’ils soient motivés et plus performants ? ». Il s’agit de la question que tout dirigeant se pose. Or, dans ce contexte de visibilité réduite qui laisse place à la peur et au doute, difficile de faire surgir l’implication et la motivation.

L’implication des collaborateurs va dépendre de leur volonté à s’investir pour l’entreprise. Ainsi, il est déconseillé de manager par la peur, qui n’a jamais permis de résoudre les problématiques de motivation. Pour parvenir à fédérer ses équipes, cela demande beaucoup d’énergie, de motivation personnelle, mais même avec beaucoup de volonté, cela peut s’avérer difficile pour certains dirigeants.

Les problèmes relationnels avec les actionnaires

L’un des rôles du dirigeant est de gérer au mieux les fonds confiés par les actionnaires, pour qui l’objectif premier est la maximisation de la valeur des capitaux propres. Or, il n’est pas rare que des différences d’opinion émergent, car le dirigeant peut avoir une autre vision pour l’entreprise, par exemple vouloir agrandir la taille du groupe, au détriment de la rentabilité. Les relations entre le dirigeant et les actionnaires peuvent alors être tendues et difficiles à gérer.

Les problèmes relationnels avec le comité de direction

On observe grâce à de nombreuses recherches, ou de simples constats au quotidien, que souvent il n’y a aucune synergie entre les membres d’une équipe de direction. Les raisons à ce manque de cohésion sont multiples : inadaptation d’un des membres, manque de capacités au niveau managérial, rivalités internes, divergences d’opinions ou au contraire, similitude d’esprit, etc. Ces talents qui travaillent ensemble sans être complémentaires ont des conséquences directes sur l’entreprise, sur ses collaborateurs et ses résultats.

Ces différents problèmes auxquels les dirigeants sont régulièrement confrontés peuvent être source de stress, de tristesse ou d’énervement. Il est important d’exprimer ces émotions, et un coach professionnel saura aider à les interpréter, afin de trouver des réponses à ces problématiques.

Alors, fini pour les dirigeants de laisser leurs émotions au placard : elles doivent seulement être appréhendées avec intelligence pour être bénéfiques. Nous savons que les dirigeants sont confrontés à de nombreux problèmes d’ordres différents, mais il est possible d’apprendre à interpréter les émotions qu’ils font surgir, et à mieux diriger grâce à l’intelligence émotionnelle. Pour cela, il ne faut pas hésiter à solliciter l’aide d’un professionnel, tel qu’un coach de dirigeant, qui pourra  enseigner divers outils pratiques.

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